Les notions de crédit-bail et de leasing ont tendance à créer des confusions auprès des consommateurs. Or, il s’agit de la même solution de location financière permettant de s’équiper d’un bien onéreux comme une voiture. Si le crédit-bail est un terme retenu pour les entreprises, le leasing correspond aux offres adressées aux particuliers, mais aussi aux professionnels.
Crédit-bail et leasing : une même et seule offre
Le leasing est un terme angliciste utilisé pour désigner le crédit-bail. Quand on parle de leasing et de crédit-bail, il est donc question de la même formule de financement qui permet à une entreprise ou à un particulier d’acquérir un véhicule sans passer par un achat immédiat. Historiquement, ce concept fait son apparition en Grande-Bretagne au XIXème siècle puis s’est répandu aux États-Unis dans le courant des années 1950. L’Europe découvre assez tardivement cette formule qui n’a commencé qu’à se démocratiser sur le Vieux Continent qu’à partir des années 80 dans un contexte d’extension du marché européen.
Le leasing ou crédit-bail a été créé pour les entreprises afin de leur permettre de s’équiper de matériels onéreux sans devoir débloquer leur trésorerie ni souscrire à un crédit bancaire. Après être resté confidentiel pendant de nombreuses années, il s’est ouvert aux particuliers, pour devenir aujourd’hui le nouveau mode de financement favori des consommateurs.
En France, Locafrance est considérée comme la première société de leasing à s’être implantée sur le territoire en 1962. À l’époque, le gouvernement prend conscience de l’ampleur de ce produit financier et décide de mettre en place une règlementation. Après la loi du 2 juillet 1966, une ordonnance apparue en septembre 1967 marque une première étape au développement de cette location financière.
Le leasing dans les détails
Le leasing est basé sur une relation tripartite entre un client, une société de location et un concessionnaire. L’entreprise qui a besoin de s’équiper d’un véhicule utilitaire de type fourgonnette, fourgon compact, fourgon grand volume, pick-up ou même micro-fourgon choisit le modèle, les options et équipements désirés ainsi que le fournisseur. Dès que les conditions de vente avec le distributeur ont été arrêtées, la société de leasing intervient pour acheter le véhicule puis mettre en place le contrat de location qui comporte plusieurs éléments essentiels tels que la durée du crédit-bail, les loyers, le forfait kilométrique à ne pas dépasser et les options en fin de contrat. En échange de la mise à disposition du bien, le locataire est redevable d’un loyer. Les modalités de perception des paiements sont variables et peuvent être mensuelles, trimestrielles, semestrielles, voire annuelles. Les redevances sont dégressives ou linéaires.
À l’expiration du contrat, le locataire a le choix entre trois possibilités : reconduire son contrat sur de nouvelles bases avec un nouveau véhicule utilitaire, restituer le bien auprès du leaseur ou le racheter. En effet, le leasing permet aux souscripteurs de ne pas perdre les loyers déjà investis en leur donnant l’opportunité de lever l’option d’achat pour devenir propriétaire. Cette propriété est effective à l’issue du règlement de la valeur résiduelle du véhicule qui a été déjà définie lors de la signature du bail. Un autre point important du leasing repose sur le droit de reprise par le leaseur en cas de non-respect des modalités de la location par le client. Si ce dernier n’a pas honoré correctement le règlement des mensualités, la société de leasing reprend le bien et facture des pénalités financières.
La Location Longue Durée, une autre déclinaison possible
Dans le sillage du développement du crédit-bail, la Location Longue Durée (LLD) fait son apparition dans les années 70 et a connu un véritable essor auprès des grandes entreprises à titre d’alternatives à l’achat en propres de véhicules ou du versement d’indemnités kilométriques. Elle révèle quelques différences par rapport au crédit-bail. Non encadrée par le Code Monétaire ni le Code de la consommation, la LLD se présente comme une location mobilière et non financière. Elle ne donne pas la possibilité de racheter les véhicules au terme du contrat et implique la restitution des biens auprès du loueur.
Considérée également comme une location opérationnelle, l’offre inclut différentes prestations complémentaires à la location comme l’entretien des véhicules, les réparations, l’assistance/dépannage, l’assurance auto ou encore les voitures de remplacement. Ces packs de services sont très appréciés des entreprises qui peuvent ainsi déléguer la gestion de leurs flottes autos professionnelles au leaseur. Les coûts restent transparents, les frais liés aux prestations sont intégrés dans le montant des loyers mensuels. Cela facilite la gestion du budget réservé au parc automobile.
À qui s’adresse le leasing ? Quels avantages ?
Le leasing est dédié à toutes les entreprises, sans distinction de forme juridique, de taille ou de secteurs d’activité. Ainsi, les TPE, les PME, les grands comptes ou les auto-entrepreneurs sont éligibles sous réserve d’avoir la capacité de remboursement adéquate pour honorer les loyers mensuels.
L’avantage du leasing est qu’il évite un achat en fonds propres. La trésorerie est épargnée et pourra être affectée au paiement des imprévus ou des projets de développement de l’entreprise. Celle-ci n’a pas besoin de s’engager dans un crédit bancaire qui impacte sa capacité d’endettement.
Par ailleurs, les souscripteurs mettent fin aux tracas relatifs à la revente et à la décote des véhicules. Après la restitution, ces risques sont transférés au loueur qui est le seul à subir les éventuelles pertes financières dues à une dépréciation des biens.
De plus, si l’entreprise souscrit aux prestations de maintenance, d’assistance ou d’assurance, elle se soulage de lourdes tâches administratives et peut se concentrer davantage sur son cœur de métier.
Tous ces arguments en faveur du leasing justifient son essor auprès du public professionnel. Les statistiques prouvent le développement florissant du secteur. D’après le syndicat des loueurs SesamLLD, un véhicule sur quatre est vendu en LLD en France. Par rapport à 2019, une augmentation de 2,5% de la part de marché a été constatée. Cette location financière a représenté 59,6% des mises à la route de véhicules d’entreprises. Les voitures électriques notamment connaissent une forte progression avec 7,5% des ventes de véhicules neufs en Europe selon l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA).